Oh neige, n'ai-je ton manège
Que dans la limpide froideur
De ce tumultueux cortège
Qui traîne des flocons d'ardeur.
Et tombe la tombe du monde
Et que tombent tes lourdes larmes ;
Qu'elles sèchent qu'elles inondent
Le bruit silencieux du vacarme.
Que n'ai-je, n'ai-je que la neige :
J'écoute, je doute et redoute...
Que tes larmes jouent sur ma joue,
Qu’elles dansent d’un charme dense,
Et d'un coup enserrent mon cou :
Cadence de la décadence.
Noyé sous l'azur de l'hiver,
Je goûte tes gouttes qui gouttent ;
Un instant d'or et de lumière :
J'écoute, je doute et redoute.
Que n'ai-je, n'ai-je que la neige :
J'écoute, je doute et redoute...
Que sais-je, sais-je du manège,
Qui tourne, retourne en déroute...
Fabrice Marin-Lamellet - Mars 1995
(poème distingué au prix Flammes Vives 1995 et publié dans le cahier poétique de Flammes Vives 1996)