Peu à peu, après une journée d'agitation et de bruit, la nuit tombe sur Lyon et la métamorphose. La lumière du jour laisse place à une myriade de couleurs, tandis que les ombres s'épaississent et les bruits de la vie diurnes s'estompent peu à peu.
Moi-même, après l'agitation d'une journée de travail, j'ai l'impression de me métamorphoser aussi peu à peu. Sans que je sache trop pourquoi, je me sens devenir à la fois inquiet et fasciné, à la recherche de ce " je ne sais quoi " qui me trouble. Lyon, je me perds dans tes vieilles rues, avec l'espoir de retrouver une réponse dans les traces de ton passé.
Pourtant, au fur et à mesure que les minutes passent, je sens mon inquiétude croître, et c'est le long de tes quais, dans la fascination de tes eaux dont j'approche, que j'espère retrouver la sérénité.
Et puis, presque comme un coup de foudre, je m'en rends compte, c'est cette inquiétude et cette fascination que tu provoques, que je recherche : ombres et lumières, clairs obscurs, couleurs vives ou épaisseurs d'encre, reflets vagues et chatoyants, formes géométriques et indéfinies, portes et fenêtres fermées sur une vie plus mystérieuse, Lyon, tu me files le blues, et c'est pour cette raison que je t'aime, telle une femme cachée derrière le miroir de tes eaux.
Je me sens alors prêt à rentrer, à m'arracher à cette inquiétude et à cette fascination, mais prêt aussi à te retrouver le lendemain pour une nouvelle nuit de spleen et de sortilège.