Auswitch,Dachau,Treblinka,Térézin,toujours les mêmes images qui n'émeuvent plus nos coeurs blasés.Pourtant j'ai envie de crier le nom de Iri Novak,un enfant qui comme des milliers d'autres,a passé 4 ans de sa vie au camp de Térézin,près de Prague.
Arraché aux siens en 1941,il découvre l'horreur de la séparation et de la mort qui rode insidieusement.Mais dans son désespoir,une chance s'offre à lui : Térézin a été choisi par les nazis pour être l'image de marque de leurs geoles et la barbarie se cache derrière le paravent d'une intense activité culturelle.Certains mettent leur douleur dans des notes de musique,des mots, des poèmes.Le jeune Iri,lui,découvre, avec d'autres, le dessin :l'angoisse et la mort s'enfuient sur le papier,remplacés par un monde féérique et imaginaire :le bien triomphe du mal,la liberté et un retour heureux à la maison deviennent possibles.
A la libération en 1945,Iri a échappé à la folie de la déportation et je ne peux m'empécher de penser à lui :d'autres bourreaux enferment et torturent d'autres êtres humains,d'autres enfants.Ces derniers ne trouveront de force que s'ils peuvent s'évader dans l'imaginaire,car rêver c'est vivre.Et peu importe s'il s'agit d'un impossible rêve , pour une impossible vie.Au moins auront-ils vécu quelques jours,quelques heures,quelques minutes de bonheur.